samedi 20 octobre 2018

Résilience. Ou comment guérir en buvant du vin

AVERTISSEMENT DE BILLET BEAUCOUP TROP LONG ! 


Ceux qui me connaissent savent que j'ai récemment passé à travers l'une des pires périodes de ma vie. Je peux déjà faire l'avocat du diable en disant que si c'est le pire que j'ai vécu... C'est que je n'ai jamais fait face à de véritables dures épreuves. Néanmoins, pour ma petite personne, ça n'a vraiment pas été facile.


J'ai été 5 ans et demi avec un homme. J'ai vécu des hauts et des bas, mais comme plusieurs couples, malheureusement, pas mal de bas. C'est moi la première qui a douté de nous, de l'amour que j'éprouvais, de ma capacité à m'engager complètement dans une relation. Après 2 ans de vie commune je l'ai quitté. Encore une fois, comme plusieurs, c'est là que je me suis rendu compte de la chance que j'avais. D'être dans une relation où je riais chaque jour, d'avoir une personne qui se souciait de mon bien-être nuit et jour. Je me suis rendu compte que je l'aimais et que le problème ne résidait pas dans notre couple, mais plutôt dans ma tête. Dans la peur d'être blessée, dans mon angoisse de me sentir prise dans cette relation. J'ai donc amorcé un très long processus de psychothérapie et petit pas par petit pas j'ai grandi (mentalement là... je suis toujours aussi petite, désolée.) et j'ai appris à aimer. 


Vous serez heureux d'apprendre que j'ai réussi. Au bout d'un an ou deux de travail, j'étais prête à me fiancer, je voulais des bébés, la maison, la piscine pis peut-être même un chat. Sauf que lui, lui pendant ces deux ans-là, il a eu le temps de changer d'idée voyez-vous. Et il m'a quittée. 

Il faut dire que je n'étais pas prête. Pas prête du genre : je pense qu'il me demande en fiançailles à Noël pis finalement il me laisse en février. Une belle grosse débarque. Une débarque qui t'égratigne les genoux, mais aussi l'âme. Après avoir été en couple pendant 5 ans et demi... mais aussi pendant toute ma vie d'adolescence et de jeune adulte, je ne savais pas du tout quoi faire, qui j'étais et où aller.

À 27 ans, c'est quand même un choc quand tu réalises que tu n'avais pas de plan B. Je n'avais simplement pas imaginé une autre option d'avenir. Je n'avais plus de maison, plus de chum et pas encore de job. Spécifions ici que ça faisait presque 1 an que je cherchais un emploi dans mon domaine, sans succès. Mon estime personnelle avoisinait le plancher et l'argent était loin de pleuvoir. Disons que j'avais déjà eu des moments plus joyeux. La lueur de positif dans cette histoire-là, c'est que toute l'énergie que je mets dans mes amitiés a payée. J'ai eu des gens extraordinaires qui ont pris soin de moi. 


Vous vous doutez bien que même si 2 ans plus tôt je voulais donc ma liberté... à ce moment-là, je ne la voulais pas pentoute. J'avais 27 ans et je savais pas c'était quoi la vie quand on l'affronte seule. 


C'est à force de pleurer, de swiper pas mal sur Tinder, de coucher un peu à gauche pis à droite, de me nourrir d'alcool et de biscuits sodas que j'ai remonté la pente. On dit souvent qu'il faut être bien seul. Tout le monde le dit, mais combien savent vraiment ce que ça veut dire? Comment être bien quand tu n'as pas d'appartement à toi? Quand tout l'avenir que tu avais bâti est juste jeté à la poubelle ? 


En avril, j'ai finalement trouvé un emploi dans mon domaine. On m'a dit : Tu vois, la vie te prend quelque chose, mais te redonne en échange. Je me suis dit qu'en me concentrant sur ma carrière j'allais aller mieux. J'avais enfin quelque chose auquel m'accrocher. Une source d'appartenance... vous le voyez venir? Il y a un ''sauf que'' qui s'en vient. 


Ça n'a pas marché. Pour faire court, on m'a engagé pour un poste en particulier et finalement je me suis retrouvée à faire le triple du travail, à gérer un petit bureau de production avec quelques jours de formations à peine et très peu d'expérience dans mon bagage. Ça fait que pouf! Pu d'emploi. Un beau retour à la case départ. 


Je vous avoue qu'à ce moment là, je ne savais tout simplement plus comment me relever. Tout le monde me disait des mots d'espoir... on me disait que le meilleur s'en venait, que j'allais remonter la pente, trouver l'amour de ma vie, que j'allais être heureuse à nouveau. Les pouliches, les arc-en-ciel et il vécurent heureux jusqu'à la nuit des temps. L'affaire c'est que moi, je n'arrivais plus à y croire. Je ne savais pas comment faire pour vouloir avancer encore. Pendant 1 mois je me suis laissé portée par l'amour et la force des autres. je ne pouvais rien faire d'autre. Encore une fois, j'ai guéri petit à petit. J'ai repris des forces en croquant dans la chaleur des gens, à petite bouchée, tsé pour pas avoir trop mal au coeur. Quand le coeur est vide depuis trop longtemps il faut y aller petit à petit, sinon il peut exploser. 


J'ai déménagé dans mon appartement, je me suis fait ma place à moi... ça commençait à mieux aller. J'avais toujours pas de job, mais au moins j'avais un peu plus l'impression d'avoir une place  dans le monde, malgré ma vie complètement fuckée. 


La vie me préparait quand même une dernière épreuve de marde. Peut-être la pire dans tout ce que j'avais vécu... J'ai perdu un de mes loulous. J'ai deux furets depuis 3-4 ans. Frip s'est fait diagnostiqué une tumeur sur le pancréas en juillet. (Je l'écris en ce moment et j'ai encore envie de pleurer avec, tsé, la grosse boule dans la gorge qui te donne l'impression d'avoir avalé tout croche un pamplemousse.) S'est ensuivi des semaines de médicaments, de rendez-vous chez le vétérinaire. Ce n'était pas supposé le tuer voyez-vous. Simplement lui donner ces 3-4 médicaments là, pis il devrait vivre vieux votre furet. Frip s'est battu comme un chef, mais j'ai du me résigner à mettre fin à ses souffrances. Je voyais bien que c'était moi qui le gavais... que sans cet acharnement il serait déjà parti. J'ai envie de dire vers un monde meilleur, mais honnêtement, je n'y crois pas. Alors disons qu'il m'a simplement laissée toute seule ici, dans ce monde qui me plaisait de moins en moins. Au moins il me restait Furtive, mon autre furet, que j'avais évidemment négligée dans les dernières semaines. Je vais vous dire que depuis ce jour là, Furtive pourrait difficilement avoir plus d'amour. La pauvre indépendante qu'elle est doit trouver que je la minouche beaucoup trop souvent. 



On est le 20 octobre aujourd'hui et je pourrais dire que ça ne va pas si mal. J'ai un nouvel emploi et j'ai un appartement que j'adore. ( C'est dangereux... je ne voudrai peut-être plus jamais habiter avec quelqu'un ... c'est LA VIE habiter seule ! haha) J'ai toujours pas de copain ou de copine. Je ne suis pas convaincue de ma carrière encore.  Est-ce que je suis bien seule? Est-ce que je suis heureuse? Comme je disais dans mon précédent billet, c'est tellement dur d'être satisfaite. Je mentirais si je disais que je ne cherche pas l'amour. Je mentirais si je disais que je n'ai pas de moments plus difficiles. Je crois qu'après tant d'année en couple, quand on se retrouve seule, ça laisse un vide qui prend énormément de temps à disparaître. J'aime et j'ai toujours aimé passer du temps seule, mais de là à dire que je serais heureuse sans trouver l'amour encore plusieurs mois, plusieurs années... Je ne crois pas. Est-ce quelque chose d'acceptable? On passe notre temps à dire qu'on ne devrait avoir besoin de personne pour être heureux, mais en même temps, je considère que ce qui constitue véritablement la vie... C'est les relations qu'on y développe.


Je sais que j'aurais pu vivre bien pire. Je sais que je n'ai perdu qu'un animal, un chum, une maison et une job, mais que personne n'est mort. Reste qu'aujourd'hui je suis fière en ti-pépère d'être là à vous l'écrire. Cette fin de semaine, je m'en vais aider une amie qui traverse à son tour un petit bout de chemin pas mal épineux et malgré  le fait que la cicatrice soit encore toute fraîche, je suis heureuse d'être assez forte pour être là pour elle. À mon tour je vais tenter de lui donner quelques bouchées d'énergie... Je vais la prendre sur mon dos et la porter le temps qu'elle aille mieux. Parce qu'après tout, c'est un peu pour ça que ça existe l'amitié. 


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