mercredi 31 octobre 2018

Le Tinder Dating... Ou comment perdre confiance en soi en swipant


J'ai toujours été en couple. Honnêtement, dès le moment où j'ai compris c'était quoi l'amour, j'ai adhéré au mouvement. Quoi de mieux que de partager les bons et les mauvais moments avec une personne ?

On pourrait dire que je n'ai pas assez pris de temps seule. Qu'entre chaque relation, j'aurais dû prendre le temps de guérir et de me définir personnellement. L'affaire, c'est que je n'ai pas forcé ces relations. Même si à certains de ma vie j'ai voulu connaître le célibat, je n'ai pas eu la chance, parce qu'un humain extraordinaire se présentait sur mon chemin et que je ne voulais pas le laisser passer. Je ne regrette donc aucune relation.

Comme le mentionne mon précédent billet, la vie, ou plutôt mon ex, a décidé que j'allais connaître la vie de célibat finalement ! L'un des premiers réflexes que j'ai eu a été de me mettre sur le l'application du diable : Tinder. Encore une fois, il faut garder en tête que ce n'est que mon humble opinion. Je n'ai (malheureusement) pas la vérité infuse. Petite spécification numéro 2 : Je parle de Tinder là, mais ça s'applique pas mal à toutes les applications de rencontre. Pour ce qui est des sites web spécialisés dans le domaine, je ne peux pas juger parce que je n'ai jamais essayé.

Tinder... AHHHH Tinder. Dès que tu en parles avec d'autres personnes qui font partie de ton club de Pieds froids sans mollets pour les réchauffer, de longues discussions s'en suivent. On en a tellement à dire. Malgré ma relation amour-haine avec Tinder, comme beaucoup, je reste abonnée. Pourquoi? Ben pour la partie amour évidemment. Je dis que c'est l'application du diable parce que c'est l'application qu'un peu tout le monde prend pour se sentir moins seul et c’est bien là le piège : ça fait le contraire. Tinder te confronte à faire face à tellement de rejet... C'est sincèrement incroyable comment ça peut te faire sentir.

 C'est assez facile à expliquer : dans la vraie vie, pour une période d'un an, mettons là, combien de personne on daterait vous croyez? 1? 2? PEUT-ÊTRE 3. Tinder, - on va lui donner ce qui lui revient- nous apporte l'abondance. À coups de pouce effrénés, on magasine l'amour de notre vie. On est rendu là pour vrai? Je n'entrerai pas dans l'aspect trop sociologique/philosophique de la chose, mais notre monde est rendu assez capitaliste pour MAGASINER l'amour. C'est quand même impressionnant quand on s'arrête pour y penser. Enfin bref, Tinder nous propose des milliers de prétendants potentiels. Et là, HOP ! on match. Sauf que. Sauf que tu peux tomber sur n'importe quoi simonac! Pis ça fait qu'on est ben ben BEN déçus... ben ben souvent. Ça signifie qu'on passe notre temps à se faire rejeter, mais aussi à rejeter. Pis ça, c'est dur pour l'orgueil, c'est dur pour la confiance personnelle et c'est dur pour le petit cœur qui a envie de se durcir un peu plus chaque fois. Cachés derrière nos écrans, les règles de bienséances et la politesse prennent le bord pas mal. Imaginez ça : c'est comme si on commandait tout plein de plats au restaurant, qu'on prenait une bouchée de chaque et dès que ce n'est pas flabergastant, on renvoie l'assiette et on demande qu'elle soit remplacée. Et vite s'il vous plaît. Pas le temps de niaiser, moi je dois trouver l'amour!

Remarque que ça peut faire l'effet inverse aussi : On veut tellement manger, on a tellement faim qu'on se contente d'une poutine froide qui manque de fromage en se disant que ça va faire la job pour le moment. J'imagine que SI ce que tu veux justement, c'est du Fastfood Sex, que tu t'assumes et que tu rencontres des gens qui veulent exactement la même chose que toi, c'est plus facile. On s'entend quand même que ça fait pas mal de ''si'; Et la seconde que tu veux un peu plus, que t'es tanné de goûter un nouveau plat chaque semaine... que tu cherches de la haute gastronomie... ça se complique pas mal.

Je le dis et le répète à tous ceux autour de moi, j'haïs dater. Je déteste la game. Je vous entends déjà dire qu'il faut être soi-même pis bla bla bla. Mais non. N'importe qui, qui comme moi, est un peu impatient dans la vie, ne peut être lui-même. De mon côté, c'est ce qui revient. Si tu m'intéresse, tu m'intéresse. On essaye là pis on verra bien comment ça fonctionne! On essaie à 100% pendant un moment pis on va voir rapidement si ça marche ou non… Pis si j'ai envie de t'écrire chaque jour, pourquoi ça fait de moi quelqu'un de trop intense ? Au fond c'est juste parce que je te trouve intéressant, ça devrait te flatter et non te faire fuir ! Non? Bref vous voyez le genre. On dit qu'on peut être nous-même, mais je crois que c’est vrai à la condition que tu sois une personne ben ben décontracte, qui s'en fou un peu, qui date, mais que c'est loin d'être sa priorité. Ah ! Pis oublie pas d'être occupé, sinon tu pourrais avoir l'air plate. C'est très facile de tomber dans la catégorie des filles qui veulent trop, pis ça, tu veux pas ça.

Le problème, c'est aussi l'accessibilité à l'autre et ça, ça s'applique aussi dans d'autres contextes, sur d'autres plateformes. C'est bien le fun d'être connectés en permanence, de pouvoir partager même si on ne se voit pas, mais l'impression que ça donne c'est que si l'autre ne t'écris pas, c'est que c'est volontaire. C’est facilement insécurisant. Ça me manque un peu de faire ça à l’ancienne.

J'ai comme un peu l'impression qu'on est entrés dans l'ère du dating virtuel, mais qu'on a oublié de nous donner le manuel. Il faut dire que la dernière fois que j’ai été célibataire ça ne marchait vraiment pas comme ça… et je n’avais pas du tout la même personnalité qu’aujourd’hui… Probablement que la jeune fille que j’étais alors ne se serait pas autant posé de question. Elle aurait été elle-même justement. Mais quand tu vieillis et que tu apprends c’est quoi être rejetée, tu finis par être craintive.

On est tellement de filles à se trouver folles, à se remettre en question parce que nous on a envie de passion, de vivre quelque chose de vrai. Tinder c'est gris, c'est tiède pis c'est pas mal lent. On se pose tellement de question sur la manière d'agir, sur comment texter. On se déprécie quand on ne match pas ou quand, trop souvent, on se fait ghoster. - Pis partez-moi pas sur le maudit GHOSTING! Il n'y a pas meilleure manière de manquer de respect, on va se le dire. Je suis la première à avoir l'impression d'être folle/trop intense. Je ne sais honnêtement pas comment m'y prendre. J'en viens à me demander comment j'ai fait pour me mettre en couple auparavant…

Je lève mon verre à tous les insécures Tinderiens. À tous ceux qui manquent de confiance à la base et se font ramasser un peu chaque jour par le concept de Tinder. Je lève mon verre aux célibataires qui trouvent comme moi que l’hiver arrive beaucoup trop vite… et qu’il va faire frette en simonac tout seul dans un lit Queen.

Bref, je vous laisse là-dessus, je vais retourner swiper.

P.s. Tu trouves que mon billet est trop chialeux ? Ben oui je l’avais dit que c’était la raison d’être de ce blogue ! 😉


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