jeudi 25 juillet 2019

Papillons... ou comment je suis sortie du désert.

Y'avait même pas de chenille avant toi. 

J'avais le bedon aride comme un désert, sans aucune fleur... Comme si à la fin de ma dernière relation, ma boussole avait perdu le Nord pis que je m'étais retrouvée dans le Sahara. Au début, quand je t'ai vu, j'ai bien eu peur que tu sois comme un beau mirage, un faux semblant de bonheur rose bonbon. Tu avais l'air d'une petite oasis un peu trop parfaite où on s'accroche les pieds. Le genre de place où tu te penche pour regarder un pissenlit pis que quand tu te relève, y'a 50 ans qui sont passés. 

Je me disais qu'il devait bien y avoir une pogne en dessous de ça, un piège caché dans le buisson de gauche ou quelque chose du genre. C'est pas pour rien qu'au début je me suis approchée tranquillement. C'est pas que je ne voulais pas... mais tsé, j'étais craintive un brin. 

L'affaire c'est que même si ça faisait mal, je m'étais habituée à ma gorge en feu. Quand ça fait des mois que t'as pas vu d'eau fraîche, tu y penses à deux fois avant de plonger dans la première flaque qui se présente. Tu l'sais ben trop bien que tu vas avoir encore plus soif après. 

Ça fait que c'est sur le bout des orteils que j'ai tâté le terrain au début. Je vais être honnête, les 2-3 premières nuits j'ai fait semblant de dormir, un oeil ouvert sur ton parterre fleuri, prête à déguerpir à la moindre menace. 

T'es pas folle, t'as bien vu que j'avais envie de rester, mais que j'avais la chienne. Ça fait que tu m'as donné ce que j'avais besoin : un endroit pour me reposer, un petit coin d'ombre pour m'arrêter le temps de faire le point sur le parcours fucking hasardeux que je venais de traverser. J'ai prit de ton eau à petites gorgées, en essayant de calmer mes nerfs pis mon coeur à vif pis peu à peu je me suis habituée à ton odeur, à tes couleurs. 

Je ne sais même pas ça fait combien de temps que je suis ici. Je sais pas, parce que j'ai les yeux fixés  sur mon pissenlit pis j'ai jamais rien vu d'aussi beau. 



Y'avait même pas de chenille avant toi. 

Pis maintenant j'ai le fucking insectarium au complet dans l'estomac. 



S.L

mardi 2 juillet 2019

6 heures du matin... ou comment voir la vie en Prismacolor



On se lève un matin et tout a changé. 




On se lève, on regarde à l'extérieur et il pleut, mais il pleut d'une belle façon.

On met l'interrupteur à On et la lumière nous fait rire. 

 Nos orteils glissent sur le parquet glacé et ça nous réchauffe le coeur. 

On se fait alors une tasse de café et dans tout l'appartement, ça sent le bonheur. 

On rit et il n'est que 6 heures du matin, mais ça sonne plein. 

L'humidité fait frisoter nos cheveux lorsqu'on sort à l'extérieur et ça rend la journée meilleure. 

Durant la journée, chaque minute à travailler est savoureuse du temps qui se rétrécit avant le retour. 

Alors qu'on rentre à la maison, ça sent le pesto et les tomates séchées et la musique flotte dans l'air comme intégrée dans l'instant.

Affamés, on ne mange pas avant des heures, parce qu'on a faim d'autre chose.  

Les bouches se touchent, se goûtent et des centaines de choses sont dites sans qu'aucun mot ne soit prononcé. 

À chaque frôlement de peau, une note se crée et deux corps en fusion créent une chanson.

Une chorégraphie qui s'étire dans la nuit, ignorant les minutes et les lendemains. 

Comme si chaque petit morceau d'odeur, récolté dans un creux de coude, de cou ou d'oreille, se liquéfiait et que ça créait le plus doux des parfums.

Les draps, en forme de tipi, créent un abri ou chaque souffle, chaque soupire se figent dans le temps.

Quand finalement, éreintés par trop de bonheur, on s'assoupie dans le lit défait, on sourit tellement que ça fait mal aux joues.





On se lève un matin et tout a changé.


On se lève, et notre vie,  maintenant marquée par ses grands yeux bleus est faite d'images en Prismacolor et elle devient l'histoire la plus belle qu'on ait jamais connu.