mardi 28 mai 2019

Dans mon bolide... ou comment faire face à ses peurs

Je suis dans une auto qui roule sur un chemin de campagne. C'est la nuit et la noirceur qui m'entoure est dense, mais j'ai de bons phares qui éclairent mon chemin. Le noir qui m'entoure m'effraie un peu par l'inconnu qu'il représente. J'ai traversé des routes cahoteuses dans les derniers miles et j'ai même failli y laisser ma peau. En ce moment, pourtant, ce que je vois est beau et prometteur. La route est lisse et sèche et mes pneus mordent la chaussée. C'est certain, j'ai peur de ce qui s'en vient. Les turbulences vécues dans le passé me font anticiper le pire, mais je n'ai aucune crainte justifiable dans l'immédiat. Bien sûr, ce qui s'en vient va peut-être me surprendre, mais rien ne me dit que ce sera négatif. M'arrêter reviendrait à renoncer à du beau, à du nouveau, et je refuse de me contenter de mon petit bout de chemin éclairé... Rassurant, mais rapidement redondant. Alors j'avance et j'ai hâte de découvrir les nouveaux paysages que la vie me prépare.

Je suis seule dans mon bolide, mais je ne ressens pas la solitude. L'habitacle est chaud sans l'être trop, la musique est douce à mes oreilles et l'air frais entre par la fenêtre. Je suis bien, ici, seule, mais le siège passager est prêt à accueillir quelqu'un pour un bout de chemin... Ou jusqu'à la fin de ma route.

Alors viens, embarque avec moi et on verra où la vie nous mène. On ne sait pas pendant combien de temps nous seront copilotes, mais en attendant, chantons à tue-tête les chansons qui définissent notre route et fonçons droit sur l'aventure. On split l'eau, l'amour et le gaz si tu veux.


Prend ma main et je tiendrai la tienne.


Pour un bout de chemin.


S.L.

Arracher le Band-Aid ou comment survivre sans pansement

Le dernier billet que j'ai écrit parlait du début de l'année 2019. Je parlais de la fin d'une époque et du commencement d'une nouvelle. Presque 6 mois plus, tard (Wow tout ce temps, vraiment?) on dirait que je suis au même point dans ma vie, mais avec tellement plus dans mon bagage. La première moitié de 2019 ne s'est pas déroulée aussi bien que je l'aurais voulu.

Le découragement de l'année précédente a simplement continué à s'accumuler. L'anxiété s'est renforcée, mon insécurité n'est pas partie et mes petits morceaux brisés ne se sont pas recollés aussi rapidement que prévu. J'avais pourtant mon petit nid douillet à moi, ma Furtive encore à mes côtés et un emploi qui me permettait d'apprendre, d'évoluer et de me surpasser chaque jour. Que me manquait-il, donc ? Ah oui. L'amour. Le vide que je ressentais à l'intérieur ne pouvait être comblé d'aucune manière. 

Puis, après des mois dans le désert à me créer des oasis de bonheur avec Tinder et en faisant des calculs mentaux perpétuels sur mes chances de rencontrer l'amour de ma vie en allant à la toilette d'un restaurant quelconque, j'ai fini par rencontrer quelqu'un. Quelqu'une en fait. C'est quand même sur une (maudite) application qu'on a apprit à se connaître. Un mot à la fois, un bonhomme sourire à la fin de chaque phrase pour essayer de donner des émotions à la communication froide qu'offre le monde virtuel. On s'est aimé pendant 3 mois. J'utilise le terme aimer, mais vous savez bien, ce n'est jamais aussi simple que ça. La relation n'en était pas une qui s'écrit dans les livres. Toutes les deux trop écorchées par la vie pour simplement profiter, on s'accrochait aux instants de chaleurs afin d'être simplement un peu moins seules. Le jour où elle y a mit fin, mon monde s'est écroulé. Je n'ai honnêtement pas compris grand chose au début. Comment une fréquentation d'à peine quelques mois pouvait me détruire à ce point alors que j'avais survécu à la fin d'une relation de plus de 5 ans? La réponse se trouve dans la phrase précédente : J'avais survécu. Je me suis rendue compte que ça faisait plus d'un an que c'est tout ce que je faisais : survivre. Les échecs vécus en 2018 avaient créé une blessure à vif et c'est comme si cette petite suspension dans l'espace temps, ce minuscule répit de solitude avait mit un Band-Aid dessus. Cette fille, venue de nulle part, m'avait offert un semblant de soulagement et là, elle venait de l'arracher. Comme quand on est tout petit et qu'on nous fait dit de compter jusqu'à trois avant d'arracher le pansement. Sauf que je n'ai pas eu le temps de me rendre à 3. Et ça a tout arraché. Tout m'est revenue d'un coup. La perte de mon appartement, de mon conjoint, de mon emploi...Mon année passée à tenter de trouver de la chaleur en faisant semblant de bien m'entendre avec une personne le temps d'un café, d'une bière ou d'une marche et à juste me sentir encore plus seule après. 

Après des mois à respirer de l'eau, à m'enfoncer toujours plus creux j'avais atteint le fond. Couchée en boule dans mon lit trop grand, j'ai su que je devais me donner une poussée pour remonter, mais je n'avais aucune idée comment, ni avec quelle énergie. J'étais perdue et épuisée. Fatiguée à un tel point où je ne savais plus très bien comment on mettre un pied devant l'autre et encore moins comment être heureuse et optimiste à nouveau. On me disait et répétait que je devais prendre soin de moi, mais personne ne me disait comment faire.  

J'ai donc fait ce que j'ai toujours su faire : j'ai étudié le sujet. J'ai lu et écrit. J'ai noté, j'ai raturé, j'ai écrit dans les marges, dans le désordre pour faire de l'ordre dans ma tête. J'ai lu un livre qui s'appelle 3 kifs par jour. Eh oui... Si on m'avait dit un jour que j'allais dévorer un livre de croissance personnelle, je n'y aurais pas cru, mais il a bel et bien changé ma vie. Je dois aussi donner du crédit aux 4 Accords Toltèques qui ont été le fondement de ma '' nouvelle vision'' de la vie. Je vous joins le lien plus bas. En gros, ce que ça dit, c'est qu'il y 4 règles à respecter pour être heureux : Ne pas médire sur soi ou sur les autres, ne pas supposer, ne pas se vexer et faire de son mieux. Ça semble simple, mais tentez d'appliquer tous ces conseils là durant une journée : vous allez vous rendre compte qu'on y arrive difficilement. Mes lectures m'ont simplement apprise que j'étais la personne qui choisissait d'être heureuse ou non, que j'étais la seule en contrôle de ma perception de la vie. Mon petit coeur avait mal de ne pas être aimé, c'est vrai, mais c'était moi la fautive et non les autres autour. J'ai parlé précédemment de mon problème d'estime personnelle. Il a toujours été là, j'étais si habituée à le traîner avec moi que je l'avais apprivoisé. Comme un ami nocif qu'on continue à voir parce qu'il a toujours été là et parce qu'avec le temps il est devenu rassurant et familier. Comme des petites roches dans son soulier, qu'on ne s'arrête pas pour enlever parce qu'on sait que ça va être épeurant de repartir après. 

Ça fait 1 mois que je suis en arrêt maladie et il m'en reste encore un. Ça a tout prit pour que je me donne le droit d'en avoir besoin. Je suis obligée de prendre soin de moi maintenant. De m'écouter et de respecter mes besoins. Ma recherche incessante de l'amour m'aura rendue véritablement malade, mais  c'est une bonne chose. C'est une chance que la vie m'a donné de m'obliger à arrêter. Pour la première fois j'essaie de faire ça : faire confiance à la vie. Je ne crois en aucun dieu. Je ne crois pas plus qu'il ne le faut au karma et je me tiens généralement loin de tout ce qui est spirituel, mais j'ai besoin de croire que la vie fait bien les choses. Que parfois les choses se placent par elles-mêmes et qu'il n'est pas toujours nécessaire de se battre pour avoir un petit bout de bonheur. Mon cheminement est loin d'être terminé, mais je suis fière de me regarder dans le miroir et d'aimer ce que je vois. Je me suis découvert une résilience que j'admirerais chez n'importe qui. J'ai couché par écrit les forces que j'ai, ce dont j'ai besoin pour être comblée et ce sur quoi je dois lâcher prise. J'y reviendrai autant de fois qu'il le faudra pour le graver dans ma tête et sur ma peau. Je me fais la promesse de ne jamais me contenter de moins. 

Petit paragraphe tiré du livre 3 Kifs par jour de Florence Servan-Schreiber :

''Se ménager c,est respecter ce que l'on est, honorer ce dont on a besoin, organiser ce qui nous préserve, choisir les dangers qui font grandir, se réjouir d'avoir les qualités que l'on a et dormir suffisamment pour en prendre soin."

Je fonce, mais je suis encore fragile évidemment. Je le serai probablement toute ma vie et c'est une bonne chose. Ça me rend humaine et ça me fait vivre les choses intensément. Je déteste me sentir vulnérable et c'est pourtant ce que je recherche depuis 1 an : la personne qui saura me rendre vulnérable et forte à la fois. L'amour, aussi beau soit-il, fait mal. Deux êtres à vifs qui tentent de se toucher, de se traverser et de se livrer. C'est donner à quelqu'un l'opportunité de tout briser, mais aussi de tout construire... et même de réparer. C'est la chose la plus épeurante qui soit. C'est ouvrir les pages de son livre et de laisser l'autre écrire la fin. Commencer à voir quelqu'un, c'est avoir envie de fuir et de plonger à la fois. L'eau paraît fraîche et douce, mais on ne sait pas trop ce qui se trouve en dessous. Le monde merveilleux d'Atlantis ou un vide noir et glacial? 

Il suffit de trouver la personne qui te donneras envie de traverser, d'y plonger sans peur de s'y noyer. À force d'être seuls, on finit souvent par se contenter d'une barque chambranlante qui prend l'eau en se disant que ça fera l'affaire pour un temps. J'ai personnellement décidé de croire en moi et de nager par moi-même, en toute liberté. Bien sûr, je reste ouverte à avoir de la compagnie, mais pas avec n'importe qui. Je me choisis moi et croyez le ou non, c'est la première fois de ma vie que je le fais. 

Durant l'année, j'enchaînais les dates pour me donner un semblant de chaleur et certaine personnes semblaient être tout à fait disposées à m'en donner à profusion, mais il manquait toujours quelque chose. Je me disais que j'étais trop exigeante, que j'allais rester seule si je continuais comme ça; En même temps, je me répétait que je si ça arrivait, je le saurais. Ça fait 6 ans que je suis tombée en amour pour la dernière fois. J'avais alors 20 ans et j'étais pleine de naïveté. Les questions n'étaient pas autant présentes, mon avenir était prometteur et je ne craignais rien. Quelques années et débarques plus tard, les choses ne sont plus pareilles du tout. Alors c'est quoi tomber en amour à 28 ans ? Comment on se sent? C'est difficile de se laisser aller à refaire confiance et à se livrer à quelqu'un quand on est couvert des cicatrices du passé. Mais au final, on en a tous. C'est de trouver la personne qui saura le mieux comprendre les tiennes et qui sera prête à dévoiler les sienne. 


J'ai fait la paix avec mes cicatrices et je suis prête à me dévoiler. Bien que je retrouve à peine un peu de stabilité, je suis prête à être bouleversée à nouveau. Je suis prête à chavirer et même à être blessée. J'ai peur, bien sûr, mais je suis prête à être à ouvrir mon livre et à en co-écrire la fin. 


S.L. 



Les 4 Accords Toltèques :