jeudi 29 novembre 2018

Be yourself or keep trying… ou comment se faire tatouer pour arrêter d’oublier

           

              Be Yourself or Keep Trying. C’est gravé dans ma peau. Littéralement. J’avais 19 ans quand je me suis fait tatouer la phrase que j’appelais mon mantra. J’étais jeune, j’avais encore beaucoup à apprendre, mais visiblement, j’en avais aussi beaucoup compris. Pour moi ça signifie qu’il faut continuer d’être authentique malgré la pression de la société, des gens autour de nous. Il faut toujours être capable de retrouver qui on est, ce qu’on veut. La partie qui n’est pas écrite, c’est qu’il faut aussi s’aimer, s’assumer. Et c’est peut-être le plus dur.

J’ai un grave problème d’estime personnelle. Lorsqu’on me rencontre on pense souvent que je suis confiante, fonceuse. Il faut dire qu’en étant une personne très (trop) directe et sarcastique, c’est un peu le message que ça envoie. Malgré tout, n’importe qui qui me connais un minimum sait que c’est loin d’être le cas.
Depuis des années – depuis ma naissance peut-être- je me remets en question. J’ai toujours été comme ça. Je crois qu’en quelque sorte c’est une force. Je ne suis pas du genre à m’asseoir sur mes lauriers mettons!  Je suis constamment en introspection, à tenter de comprendre tout ce que je ressens, à évaluer mes faiblesses et à chercher à les améliorer. Si on remonte d’une dizaine d’années, je ne m’assumais pas totalement (j’avais toujours ben juste 17 ans !), mais je dégageais une assurance qui en imposait. Je dirais même que c’est la meilleure année de ma vie : J’avais monté une comédie musicale d’A à Z à l’école, sans aide financière et sans support de la direction. J’avais des rêves plein la tête, de l’ambition à ne plus finir et l’avenir devant moi. C’est je crois mon dernier souvenir d’une Sabryna pleine de confiance.
Je me sens un peu comme si la vie était une balance de confiance et d’incertitude… C’est comme si, plus tu vieillis, plus l’incertitude s’installe et que tu perds l’équilibre constamment, assise dans ta balance… plus tant balancée. À coup de rejet et de blessure, on apprend que la vie n’est pas seulement fait de rêves et de promesses, et malheureusement, on devient de plus en plus cynique.  En vieillissant, j’ai commencé à perdre mon estime personnelle concernant mon physique. Moi qui pensais être dans le grade A des pièces de viande quand j’étais plus jeune, aujourd’hui, je me sens plutôt pogo. Je sais que je ne suis pas toute seule comme ça. Je sais qu’il y a plein de personnes qui se sentent un peu pogo des fois… ou tout le temps. Je sais que ça exaspère les gens autour de moi, tannés de l’entendre depuis trop d’années. Je suis grosse, je ne suis pas belle… (appuyez ici sur repeat pendant 10 ans). Il faut dire que même si je n’apprécie pas du tout mes PETITES poignées d’amour, je ne fais pas grand-chose pour améliorer la situation. Une ou deux fois par années je décide de couper le pain le matin, de faire 3-4 exercices, de sacrifier une vierge et de pratiquer le Feng Shui pour maigrir… Tout ça sans grand succès vous vous doutez bien. Mais on fait quoi dans la vie quand la chose qui nous rend le plus heureuse AU MONDE ENTIER c’est manger ? Tu es malheureuse et mince… ou enrobée et… malheureuse quand même parce que tu ne t’aimes pas… C’est ça les choix ?

Puis, vient le doute de la personnalité. Ça, c’est venu beaucoup plus tard. C’est encore tout récent, ça sort du four, attention c’est encore chaud. Ça, ça vient des dernières épreuves que j’ai traversées. Je l’ai expliqué dans mon premier billet : Tinder, le célibat pis tout pis tout. À force de rejet tu commences juste à te demander ce qui cloche tsé. Est-ce que c’est parce que j’ai encore la personnalité du Iphone 5 SE pis qu’on est rendu au 10 ? Il me manque quelles fonctionnalités ? Je pensais à ça et je crois que la dernière fois où je me souviens m’être sentie confiante c’est juste après ma séparation. Ironique ein? Je pleurais toutes les larmes de mon corps chaque jour, mais au moins je ne doutais pas de moi… J’étais libre et sur le marché à nouveau… c’était pleins de promesses et c’était excitant.

Toute ma vie, on m’a dit qu’il fallait être bien seule avant d’être en mesure de véritablement aimer quelqu’un. Je répondais que j’étais bien seule ! J’adore habiter seule, j’aime (J’AI BESOIN) de passer du temps seule avec moi-même à regarder la télévision, à lire…Fac c’était acquis non? Non. Je le vois bien aujourd’hui que je ne suis pas bien seule. Être bien c’est ne pas douter de soi-même quand tu n’as personne pour valider. C’est être assez confiante de sa personne pour se lancer dans l’univers avec personne pour te supporter à côté et t’aider à te relever quand tu t’enfarge. Pis moi, ben je suis pas mal maladroite… Ça fait que c’est avec des genoux tout éraflés que je dois continuer à me trouver belle pis bonne.

J’ai écouté un podcast dernièrement qui disait qu’il faut être sa meilleure amie. Il faut penser à nous-même comme à une personne qu’on estime énormément, qui nous impressionne, qu’on trouve belle, drôle, forte, intelligente. Traite les autres comme tu voudrais être traités qu’ils disent. Finalement c’est un peu le contraire. Pour moi en tout cas. Je dois apprendre à me traiter comme je traite mes amis. Pis ça semble peut-être ben ben niaiseux, mais je trouve ça toff en ti-pépère.

Comment faire pour arrêter de voir les bourrelets dans le miroir? Comment faire pour arrêter de se comparer constamment ? Comment arrêter de penser que je suis moins intéressante que mon amie, ma collègue, ma sœur ?

Le podcast que j’écoutais expliquait justement que c’est ton cerveau qui est mal programmé. Il envoie des messages négatifs… pis toi, ben tu le crois… c’est ton cerveau ! S’il dit que je suis grosse, pas bonne, pas drôle, que je parle trop ou pas assez… Ça doit être vrai, non? Ça aurait l’air que non. À chaque jour il faut continuer à se battre et à réfuter ce qu’il dit de négatif.

Ça fait que j’essaie ça dernièrement. Je me suis mit des post-it sur mon ordinateur au bureau pour me rappeler de me dire, 100 fois par jour : je me pratique à penser que je suis belle, je me pratique à penser que j’ai beaucoup à donner… bla bla bla. Et même si j’ai toujours voulu être une meilleure personne en améliorant mes faiblesses, aujourd’hui, j’essaie une nouvelle stratégie : me concentrer sur mes forces pour m’épanouir. Parce que même si je n’aime pas toujours, même si j’ai des faiblesses que j’ai du mal à accepter, je sais que j’ai aussi des grandes forces qui peuvent me mener loin.
Je sais que c’est à moi de régler le problème, sinon je ne serai jamais totalement heureuse… et puisque je suis la seule passagère de ma vie qui est assurée de faire le chemin de A à Z… aussi ben aimer mon char un ti peu !

À 27 ans, je crois qu’il est grand temps que j’apprécie la personne que je suis, mais il n’est jamais trop tard. Il faut croire que j’avais besoin de me faire brasser un peu par la vie et de me retrouver seule pour m’en rendre compte. Ce billet s’adresse à tous ceux qui comme moi ne s’aiment pas totalement. Et quand je parle de s’aimer, je parle de vraiment… s’adorer. Pas de se contenter d’être neutre. S’AIMER. Tout le temps, à la folie. Il n’est jamais trop tard. À 10 ans, à 17 ans, à 27 ou à 67.  Parce qu’après tout, on est pas mal pognés pour la vie.

Là-dessus, je vous laisse, je vais aller sacrifier une vierge 😉


S.L.

mercredi 31 octobre 2018

Le Tinder Dating... Ou comment perdre confiance en soi en swipant


J'ai toujours été en couple. Honnêtement, dès le moment où j'ai compris c'était quoi l'amour, j'ai adhéré au mouvement. Quoi de mieux que de partager les bons et les mauvais moments avec une personne ?

On pourrait dire que je n'ai pas assez pris de temps seule. Qu'entre chaque relation, j'aurais dû prendre le temps de guérir et de me définir personnellement. L'affaire, c'est que je n'ai pas forcé ces relations. Même si à certains de ma vie j'ai voulu connaître le célibat, je n'ai pas eu la chance, parce qu'un humain extraordinaire se présentait sur mon chemin et que je ne voulais pas le laisser passer. Je ne regrette donc aucune relation.

Comme le mentionne mon précédent billet, la vie, ou plutôt mon ex, a décidé que j'allais connaître la vie de célibat finalement ! L'un des premiers réflexes que j'ai eu a été de me mettre sur le l'application du diable : Tinder. Encore une fois, il faut garder en tête que ce n'est que mon humble opinion. Je n'ai (malheureusement) pas la vérité infuse. Petite spécification numéro 2 : Je parle de Tinder là, mais ça s'applique pas mal à toutes les applications de rencontre. Pour ce qui est des sites web spécialisés dans le domaine, je ne peux pas juger parce que je n'ai jamais essayé.

Tinder... AHHHH Tinder. Dès que tu en parles avec d'autres personnes qui font partie de ton club de Pieds froids sans mollets pour les réchauffer, de longues discussions s'en suivent. On en a tellement à dire. Malgré ma relation amour-haine avec Tinder, comme beaucoup, je reste abonnée. Pourquoi? Ben pour la partie amour évidemment. Je dis que c'est l'application du diable parce que c'est l'application qu'un peu tout le monde prend pour se sentir moins seul et c’est bien là le piège : ça fait le contraire. Tinder te confronte à faire face à tellement de rejet... C'est sincèrement incroyable comment ça peut te faire sentir.

 C'est assez facile à expliquer : dans la vraie vie, pour une période d'un an, mettons là, combien de personne on daterait vous croyez? 1? 2? PEUT-ÊTRE 3. Tinder, - on va lui donner ce qui lui revient- nous apporte l'abondance. À coups de pouce effrénés, on magasine l'amour de notre vie. On est rendu là pour vrai? Je n'entrerai pas dans l'aspect trop sociologique/philosophique de la chose, mais notre monde est rendu assez capitaliste pour MAGASINER l'amour. C'est quand même impressionnant quand on s'arrête pour y penser. Enfin bref, Tinder nous propose des milliers de prétendants potentiels. Et là, HOP ! on match. Sauf que. Sauf que tu peux tomber sur n'importe quoi simonac! Pis ça fait qu'on est ben ben BEN déçus... ben ben souvent. Ça signifie qu'on passe notre temps à se faire rejeter, mais aussi à rejeter. Pis ça, c'est dur pour l'orgueil, c'est dur pour la confiance personnelle et c'est dur pour le petit cœur qui a envie de se durcir un peu plus chaque fois. Cachés derrière nos écrans, les règles de bienséances et la politesse prennent le bord pas mal. Imaginez ça : c'est comme si on commandait tout plein de plats au restaurant, qu'on prenait une bouchée de chaque et dès que ce n'est pas flabergastant, on renvoie l'assiette et on demande qu'elle soit remplacée. Et vite s'il vous plaît. Pas le temps de niaiser, moi je dois trouver l'amour!

Remarque que ça peut faire l'effet inverse aussi : On veut tellement manger, on a tellement faim qu'on se contente d'une poutine froide qui manque de fromage en se disant que ça va faire la job pour le moment. J'imagine que SI ce que tu veux justement, c'est du Fastfood Sex, que tu t'assumes et que tu rencontres des gens qui veulent exactement la même chose que toi, c'est plus facile. On s'entend quand même que ça fait pas mal de ''si'; Et la seconde que tu veux un peu plus, que t'es tanné de goûter un nouveau plat chaque semaine... que tu cherches de la haute gastronomie... ça se complique pas mal.

Je le dis et le répète à tous ceux autour de moi, j'haïs dater. Je déteste la game. Je vous entends déjà dire qu'il faut être soi-même pis bla bla bla. Mais non. N'importe qui, qui comme moi, est un peu impatient dans la vie, ne peut être lui-même. De mon côté, c'est ce qui revient. Si tu m'intéresse, tu m'intéresse. On essaye là pis on verra bien comment ça fonctionne! On essaie à 100% pendant un moment pis on va voir rapidement si ça marche ou non… Pis si j'ai envie de t'écrire chaque jour, pourquoi ça fait de moi quelqu'un de trop intense ? Au fond c'est juste parce que je te trouve intéressant, ça devrait te flatter et non te faire fuir ! Non? Bref vous voyez le genre. On dit qu'on peut être nous-même, mais je crois que c’est vrai à la condition que tu sois une personne ben ben décontracte, qui s'en fou un peu, qui date, mais que c'est loin d'être sa priorité. Ah ! Pis oublie pas d'être occupé, sinon tu pourrais avoir l'air plate. C'est très facile de tomber dans la catégorie des filles qui veulent trop, pis ça, tu veux pas ça.

Le problème, c'est aussi l'accessibilité à l'autre et ça, ça s'applique aussi dans d'autres contextes, sur d'autres plateformes. C'est bien le fun d'être connectés en permanence, de pouvoir partager même si on ne se voit pas, mais l'impression que ça donne c'est que si l'autre ne t'écris pas, c'est que c'est volontaire. C’est facilement insécurisant. Ça me manque un peu de faire ça à l’ancienne.

J'ai comme un peu l'impression qu'on est entrés dans l'ère du dating virtuel, mais qu'on a oublié de nous donner le manuel. Il faut dire que la dernière fois que j’ai été célibataire ça ne marchait vraiment pas comme ça… et je n’avais pas du tout la même personnalité qu’aujourd’hui… Probablement que la jeune fille que j’étais alors ne se serait pas autant posé de question. Elle aurait été elle-même justement. Mais quand tu vieillis et que tu apprends c’est quoi être rejetée, tu finis par être craintive.

On est tellement de filles à se trouver folles, à se remettre en question parce que nous on a envie de passion, de vivre quelque chose de vrai. Tinder c'est gris, c'est tiède pis c'est pas mal lent. On se pose tellement de question sur la manière d'agir, sur comment texter. On se déprécie quand on ne match pas ou quand, trop souvent, on se fait ghoster. - Pis partez-moi pas sur le maudit GHOSTING! Il n'y a pas meilleure manière de manquer de respect, on va se le dire. Je suis la première à avoir l'impression d'être folle/trop intense. Je ne sais honnêtement pas comment m'y prendre. J'en viens à me demander comment j'ai fait pour me mettre en couple auparavant…

Je lève mon verre à tous les insécures Tinderiens. À tous ceux qui manquent de confiance à la base et se font ramasser un peu chaque jour par le concept de Tinder. Je lève mon verre aux célibataires qui trouvent comme moi que l’hiver arrive beaucoup trop vite… et qu’il va faire frette en simonac tout seul dans un lit Queen.

Bref, je vous laisse là-dessus, je vais retourner swiper.

P.s. Tu trouves que mon billet est trop chialeux ? Ben oui je l’avais dit que c’était la raison d’être de ce blogue ! 😉


samedi 20 octobre 2018

Résilience. Ou comment guérir en buvant du vin

AVERTISSEMENT DE BILLET BEAUCOUP TROP LONG ! 


Ceux qui me connaissent savent que j'ai récemment passé à travers l'une des pires périodes de ma vie. Je peux déjà faire l'avocat du diable en disant que si c'est le pire que j'ai vécu... C'est que je n'ai jamais fait face à de véritables dures épreuves. Néanmoins, pour ma petite personne, ça n'a vraiment pas été facile.


J'ai été 5 ans et demi avec un homme. J'ai vécu des hauts et des bas, mais comme plusieurs couples, malheureusement, pas mal de bas. C'est moi la première qui a douté de nous, de l'amour que j'éprouvais, de ma capacité à m'engager complètement dans une relation. Après 2 ans de vie commune je l'ai quitté. Encore une fois, comme plusieurs, c'est là que je me suis rendu compte de la chance que j'avais. D'être dans une relation où je riais chaque jour, d'avoir une personne qui se souciait de mon bien-être nuit et jour. Je me suis rendu compte que je l'aimais et que le problème ne résidait pas dans notre couple, mais plutôt dans ma tête. Dans la peur d'être blessée, dans mon angoisse de me sentir prise dans cette relation. J'ai donc amorcé un très long processus de psychothérapie et petit pas par petit pas j'ai grandi (mentalement là... je suis toujours aussi petite, désolée.) et j'ai appris à aimer. 


Vous serez heureux d'apprendre que j'ai réussi. Au bout d'un an ou deux de travail, j'étais prête à me fiancer, je voulais des bébés, la maison, la piscine pis peut-être même un chat. Sauf que lui, lui pendant ces deux ans-là, il a eu le temps de changer d'idée voyez-vous. Et il m'a quittée. 

Il faut dire que je n'étais pas prête. Pas prête du genre : je pense qu'il me demande en fiançailles à Noël pis finalement il me laisse en février. Une belle grosse débarque. Une débarque qui t'égratigne les genoux, mais aussi l'âme. Après avoir été en couple pendant 5 ans et demi... mais aussi pendant toute ma vie d'adolescence et de jeune adulte, je ne savais pas du tout quoi faire, qui j'étais et où aller.

À 27 ans, c'est quand même un choc quand tu réalises que tu n'avais pas de plan B. Je n'avais simplement pas imaginé une autre option d'avenir. Je n'avais plus de maison, plus de chum et pas encore de job. Spécifions ici que ça faisait presque 1 an que je cherchais un emploi dans mon domaine, sans succès. Mon estime personnelle avoisinait le plancher et l'argent était loin de pleuvoir. Disons que j'avais déjà eu des moments plus joyeux. La lueur de positif dans cette histoire-là, c'est que toute l'énergie que je mets dans mes amitiés a payée. J'ai eu des gens extraordinaires qui ont pris soin de moi. 


Vous vous doutez bien que même si 2 ans plus tôt je voulais donc ma liberté... à ce moment-là, je ne la voulais pas pentoute. J'avais 27 ans et je savais pas c'était quoi la vie quand on l'affronte seule. 


C'est à force de pleurer, de swiper pas mal sur Tinder, de coucher un peu à gauche pis à droite, de me nourrir d'alcool et de biscuits sodas que j'ai remonté la pente. On dit souvent qu'il faut être bien seul. Tout le monde le dit, mais combien savent vraiment ce que ça veut dire? Comment être bien quand tu n'as pas d'appartement à toi? Quand tout l'avenir que tu avais bâti est juste jeté à la poubelle ? 


En avril, j'ai finalement trouvé un emploi dans mon domaine. On m'a dit : Tu vois, la vie te prend quelque chose, mais te redonne en échange. Je me suis dit qu'en me concentrant sur ma carrière j'allais aller mieux. J'avais enfin quelque chose auquel m'accrocher. Une source d'appartenance... vous le voyez venir? Il y a un ''sauf que'' qui s'en vient. 


Ça n'a pas marché. Pour faire court, on m'a engagé pour un poste en particulier et finalement je me suis retrouvée à faire le triple du travail, à gérer un petit bureau de production avec quelques jours de formations à peine et très peu d'expérience dans mon bagage. Ça fait que pouf! Pu d'emploi. Un beau retour à la case départ. 


Je vous avoue qu'à ce moment là, je ne savais tout simplement plus comment me relever. Tout le monde me disait des mots d'espoir... on me disait que le meilleur s'en venait, que j'allais remonter la pente, trouver l'amour de ma vie, que j'allais être heureuse à nouveau. Les pouliches, les arc-en-ciel et il vécurent heureux jusqu'à la nuit des temps. L'affaire c'est que moi, je n'arrivais plus à y croire. Je ne savais pas comment faire pour vouloir avancer encore. Pendant 1 mois je me suis laissé portée par l'amour et la force des autres. je ne pouvais rien faire d'autre. Encore une fois, j'ai guéri petit à petit. J'ai repris des forces en croquant dans la chaleur des gens, à petite bouchée, tsé pour pas avoir trop mal au coeur. Quand le coeur est vide depuis trop longtemps il faut y aller petit à petit, sinon il peut exploser. 


J'ai déménagé dans mon appartement, je me suis fait ma place à moi... ça commençait à mieux aller. J'avais toujours pas de job, mais au moins j'avais un peu plus l'impression d'avoir une place  dans le monde, malgré ma vie complètement fuckée. 


La vie me préparait quand même une dernière épreuve de marde. Peut-être la pire dans tout ce que j'avais vécu... J'ai perdu un de mes loulous. J'ai deux furets depuis 3-4 ans. Frip s'est fait diagnostiqué une tumeur sur le pancréas en juillet. (Je l'écris en ce moment et j'ai encore envie de pleurer avec, tsé, la grosse boule dans la gorge qui te donne l'impression d'avoir avalé tout croche un pamplemousse.) S'est ensuivi des semaines de médicaments, de rendez-vous chez le vétérinaire. Ce n'était pas supposé le tuer voyez-vous. Simplement lui donner ces 3-4 médicaments là, pis il devrait vivre vieux votre furet. Frip s'est battu comme un chef, mais j'ai du me résigner à mettre fin à ses souffrances. Je voyais bien que c'était moi qui le gavais... que sans cet acharnement il serait déjà parti. J'ai envie de dire vers un monde meilleur, mais honnêtement, je n'y crois pas. Alors disons qu'il m'a simplement laissée toute seule ici, dans ce monde qui me plaisait de moins en moins. Au moins il me restait Furtive, mon autre furet, que j'avais évidemment négligée dans les dernières semaines. Je vais vous dire que depuis ce jour là, Furtive pourrait difficilement avoir plus d'amour. La pauvre indépendante qu'elle est doit trouver que je la minouche beaucoup trop souvent. 



On est le 20 octobre aujourd'hui et je pourrais dire que ça ne va pas si mal. J'ai un nouvel emploi et j'ai un appartement que j'adore. ( C'est dangereux... je ne voudrai peut-être plus jamais habiter avec quelqu'un ... c'est LA VIE habiter seule ! haha) J'ai toujours pas de copain ou de copine. Je ne suis pas convaincue de ma carrière encore.  Est-ce que je suis bien seule? Est-ce que je suis heureuse? Comme je disais dans mon précédent billet, c'est tellement dur d'être satisfaite. Je mentirais si je disais que je ne cherche pas l'amour. Je mentirais si je disais que je n'ai pas de moments plus difficiles. Je crois qu'après tant d'année en couple, quand on se retrouve seule, ça laisse un vide qui prend énormément de temps à disparaître. J'aime et j'ai toujours aimé passer du temps seule, mais de là à dire que je serais heureuse sans trouver l'amour encore plusieurs mois, plusieurs années... Je ne crois pas. Est-ce quelque chose d'acceptable? On passe notre temps à dire qu'on ne devrait avoir besoin de personne pour être heureux, mais en même temps, je considère que ce qui constitue véritablement la vie... C'est les relations qu'on y développe.


Je sais que j'aurais pu vivre bien pire. Je sais que je n'ai perdu qu'un animal, un chum, une maison et une job, mais que personne n'est mort. Reste qu'aujourd'hui je suis fière en ti-pépère d'être là à vous l'écrire. Cette fin de semaine, je m'en vais aider une amie qui traverse à son tour un petit bout de chemin pas mal épineux et malgré  le fait que la cicatrice soit encore toute fraîche, je suis heureuse d'être assez forte pour être là pour elle. À mon tour je vais tenter de lui donner quelques bouchées d'énergie... Je vais la prendre sur mon dos et la porter le temps qu'elle aille mieux. Parce qu'après tout, c'est un peu pour ça que ça existe l'amitié. 


lundi 15 octobre 2018

Être satisfait... Ou le mal des milléniaux

Bon, tout d'abord je dois m'excuser, je manque clairement de constance ici. Je ne suis pas encore à mon blogue professionnel, c'est le cas de le dire.



Aujourd'hui je veux parler d'un problème auquel plusieurs de mes amis font face. Auquel je fais face moi-même. Je vous avertis d'avance, certains diront que je me plains la bouche pleine et c'est probablement vrai. 



Notre génération a eu beaucoup de chance. Nous sommes nés à une époque où la technologie se développait énormément et ouvrait plein de possibilités. Sans compter que lorsque nous allions arriver à l'âge de développer une carrière, les baby-boomers allaient peu à peu prendre leur retraite et nous laisser des milliers d'emplois disponibles.



Nos parents, de la génération X, ont dû au contraire se battre pour obtenir des emplois. Ils ont été conditionnés à prendre ce qu'on leur donnait... Parce que dans leur temps, les emplois ne pleuvaient pas. Je vais parler pour moi, mais je crois que ça s'applique à beaucoup: mes parents voulaient un meilleur avenir pour moi. Ils voulaient que j'aie toutes les possibilités possibles. Ils m'ont dit et répété que le ciel était la limite. Que je pouvais faire ce que je voulais, avoir la carrière dont je rêvais et faire les études qui m'aideraient à m'accomplir pleinement. Jusque-là, tout est magnifique, dans le meilleur des mondes. En tant que tel, nos parents voulaient simplement que nous ayons plus de possibilités qu'eux.



Sauf que. Sauf que nous, on a grandi en pensant que le meilleur était toujours à venir. On a vieilli en ce disant qu'on pouvait tout avoir, que la vie allait être peinte de rose, avec des arc-en-ciel et des cacas papillons. Le résultat ? On passe notre vie à être déçus. Devant tant de choix, tant d'opportunités, on se retrouve comme des brebis égarées dans un labyrinthe ben ben compliqué.



On magasine dans un catalogue nos prochaines relations en cherchant quelqu'un avec le moins de défauts possibles. On navigue dans nos relations amoureuses à l'aveuglette en se demandant sans cesse si on pourrait avoir mieux. Si l'âme sœur existe et nous attend quelque part. On se questionne sur nos sentiments. Pourrais-je aimer plus ? Aimer mieux ? On se répète sans le vouloir qu'on ne devrait pas accepter que l'être chéri ne fasse pas autant de tâches que nous et qu'il ne nous masse pas assez souvent. Parce qu'après tout, il existe mieux ailleurs. J'en reparlerai dans d'autres billets, mais clairement, il y a beaucoup à dire sur les relations interpersonnelles !



Même chose, et pire encore dans nos carrières. On nous dit qu'on devrait être passionnés. Que nous devrions être extatique de se lever le matin pour aller travailler. On termine le secondaire et on doit choisir LA carrière dans laquelle on va s'accomplir. Premièrement, on va se le dire, choisir UN métier ? Je ne sais pas pour vous, mais c'est une des choses les plus dures que j'ai fait. En fait, je n'ai pas encore vraiment trouvé. Pourquoi ? Parce que je me dis que je pourrais avoir mieux ailleurs ! J'ai l'impression constante que ma passion, mon travail de rêve se trouve à portée de main, mais je cours, je tourne en rond sans trouver. Je parle de moi ici, mais je sais que ça s'applique à beaucoup de personnes autour de moi. Honnêtement, là, j'aurais voulu être enseignante, directrice artistique, sexologue, psychologue, décoratrice de gâteaux, organisatrice de mariage, etc, etc, etc, ETC !



Plus que jamais, nous avons besoin de nous accomplir, mais je commence à me demander si c'est possible. Peut-être que la clé réside dans le fait d'arrêter de vouloir l'être, accompli. On dit souvent qu'il faut se contenter de ce qu'on a. Je crois que c'est le plus gros défi des milléniaux : arrêter de courir après la perfection. À l'Aire des burn-out et des crises d'anxiété, je crois qu'en réglant juste ça, ça ferait une grosse différence. La satisfaction est possible grâce à l'atteinte d'un but, mais quand le but n'arrête pas de changer... Comment faire ? 



Je ne suis pas très spirituelle... Je ne crois en rien, et je ne cherche pas de signification à ma vie, mais s'il y a quelque chose dont je me suis rendue compte dernièrement, c'est qu'il n'y avait aucun autre but à la vie que d'être vécue. On a tous un certain temps sur la Terre, certains plus long que d'autres, mais au final, peu importe les buts que tu te fixes, ce en quoi tu crois ou comment tu le fais, la seule chose qui est importante, c'est de vivre pleinement. Je souhaite donc, pour tous ceux qui ressentent cette espèce d'insatisfaction, ce vide constant, qu'on réussisse, peu à peu, à être heureux et à être bien. 





Juste bien. 

S.L

vendredi 5 octobre 2018

8 ans plus tard...

Il s'en est passé des années... Ça en est même dur à croire. J'ai créé ce blogue en 2010 dans le cadre d'un cours. C'était obligatoire voyez-vous. On n'était pas encore à l'aire des blogues par milliers. Aujourd'hui, il y a des blogues sur tous les sujets inimaginable. On vous dit où sortir, quoi manger, quel sport pratiquer... comment vivre votre vie.

Je ne crois pas que ce sera le but de ce blogue. Hell, je ne suis même pas certaine que son but sera d'être lu. Au fond, un blogue c'est une expression narcissique. Un humain qui a le besoin d'écrire ce qu'il pense et qui croit qu'on lira ses pensées avec intérêt. Ce sera donc le but de celui-ci : me permettre de m'exprimer.

Je crois qu'avec les années, j'ai perdu un peu de talent en écriture, mais j'ai l'esprit critique plus développé... et des péripéties à ne plus finir !

On verra donc ce que ça donne. Ma vie a changé beaucoup, je ne suis plus dans le domaine de l'événementiel...du moins pour le moment ! Je travaille dans un milieu... particulier dont j'aurai le loisir de vous partager bientôt !

J'ai décidé de réouvrir ce blogue pour mon plaisir personnel, mais je veux donner la chance à ma gang de l'université d'y participer. Ainsi, elles seront mes collaboratrices, écrivant parfois quelques billets, pour votre plus grand plaisir !

Ces filles là et moi, on se parle tous les jours depuis plus de 5 ans et mine de rien, chaque jour on s'inspire l'une et l'autre. Mais surtout, on s'aide mutuellement à passer à travers cette aventure complètement folle qu'est la vie. C'est grâce à elles que l'idée de Muses imparfaites est née.

Je ne veux pas que ce blogue ait un sujet particulier. Ce que je peux vous dire c'est que mes billets tourneront probablement souvent autour de : la nourriture (Alléluia baby), la culture, les relations interpersonnelles et les voyages. Ça et de ma petite vie plate parfois trépidante.

À plus !

S.L.