Be Yourself or Keep Trying. C’est gravé dans ma peau. Littéralement. J’avais 19 ans quand je me suis fait tatouer la phrase que j’appelais mon mantra. J’étais jeune, j’avais encore beaucoup à apprendre, mais visiblement, j’en avais aussi beaucoup compris. Pour moi ça signifie qu’il faut continuer d’être authentique malgré la pression de la société, des gens autour de nous. Il faut toujours être capable de retrouver qui on est, ce qu’on veut. La partie qui n’est pas écrite, c’est qu’il faut aussi s’aimer, s’assumer. Et c’est peut-être le plus dur.
J’ai un grave problème d’estime personnelle. Lorsqu’on
me rencontre on pense souvent que je suis confiante, fonceuse. Il faut dire qu’en
étant une personne très (trop) directe et sarcastique, c’est un peu le message
que ça envoie. Malgré tout, n’importe qui qui me connais un minimum sait que c’est
loin d’être le cas.
Depuis des années – depuis ma naissance
peut-être- je me remets en question. J’ai toujours été comme ça. Je crois qu’en
quelque sorte c’est une force. Je ne suis pas du genre à m’asseoir sur mes
lauriers mettons! Je suis constamment en
introspection, à tenter de comprendre tout ce que je ressens, à évaluer mes
faiblesses et à chercher à les améliorer. Si on remonte d’une dizaine d’années,
je ne m’assumais pas totalement (j’avais toujours ben juste 17 ans !), mais je
dégageais une assurance qui en imposait. Je dirais même que c’est la meilleure
année de ma vie : J’avais monté une comédie musicale d’A à Z à l’école,
sans aide financière et sans support de la direction. J’avais des rêves plein la
tête, de l’ambition à ne plus finir et l’avenir devant moi. C’est je crois mon
dernier souvenir d’une Sabryna pleine de confiance.
Je me sens un peu comme si la vie était une
balance de confiance et d’incertitude… C’est comme si, plus tu vieillis, plus l’incertitude
s’installe et que tu perds l’équilibre constamment, assise dans ta balance…
plus tant balancée. À coup de rejet et de blessure, on apprend que la vie n’est
pas seulement fait de rêves et de promesses, et malheureusement, on devient de
plus en plus cynique. En vieillissant, j’ai
commencé à perdre mon estime personnelle concernant mon physique. Moi qui
pensais être dans le grade A des pièces de viande quand j’étais plus jeune, aujourd’hui,
je me sens plutôt pogo. Je sais que
je ne suis pas toute seule comme ça. Je sais qu’il y a plein de personnes qui
se sentent un peu pogo des fois… ou
tout le temps. Je sais que ça exaspère les gens autour de moi, tannés de l’entendre
depuis trop d’années. Je suis grosse, je ne suis pas belle… (appuyez ici sur repeat pendant 10 ans). Il faut dire
que même si je n’apprécie pas du tout mes PETITES poignées d’amour, je ne fais
pas grand-chose pour améliorer la situation. Une ou deux fois par années je décide
de couper le pain le matin, de faire 3-4 exercices, de sacrifier une vierge et
de pratiquer le Feng Shui pour maigrir… Tout ça sans grand succès vous vous doutez
bien. Mais on fait quoi dans la vie quand la chose qui nous rend le plus heureuse
AU MONDE ENTIER c’est manger ? Tu es malheureuse et mince… ou enrobée et… malheureuse
quand même parce que tu ne t’aimes pas… C’est ça les choix ?
Puis, vient le doute de la personnalité. Ça, c’est
venu beaucoup plus tard. C’est encore tout récent, ça sort du four, attention c’est
encore chaud. Ça, ça vient des dernières épreuves que j’ai traversées. Je
l’ai expliqué dans mon premier billet : Tinder, le célibat pis tout pis
tout. À force de rejet tu commences juste à te demander ce qui cloche tsé.
Est-ce que c’est parce que j’ai encore la personnalité du Iphone 5 SE pis qu’on
est rendu au 10 ? Il me manque quelles fonctionnalités ? Je pensais à ça et je
crois que la dernière fois où je me souviens m’être sentie confiante c’est juste
après ma séparation. Ironique ein? Je pleurais toutes les larmes de mon corps chaque
jour, mais au moins je ne doutais pas de moi… J’étais libre et sur le marché à
nouveau… c’était pleins de promesses et c’était excitant.
Toute ma vie, on m’a dit qu’il fallait être
bien seule avant d’être en mesure de véritablement aimer quelqu’un. Je répondais
que j’étais bien seule ! J’adore habiter seule, j’aime (J’AI BESOIN) de passer
du temps seule avec moi-même à regarder la télévision, à lire…Fac c’était
acquis non? Non. Je le vois bien aujourd’hui que je ne suis pas bien seule. Être
bien c’est ne pas douter de soi-même quand tu n’as personne pour valider. C’est
être assez confiante de sa personne pour se lancer dans l’univers avec personne
pour te supporter à côté et t’aider à te relever quand tu t’enfarge. Pis moi,
ben je suis pas mal maladroite… Ça fait que c’est avec des genoux tout éraflés
que je dois continuer à me trouver belle pis bonne.
J’ai écouté un podcast dernièrement qui disait
qu’il faut être sa meilleure amie. Il faut penser à nous-même comme à une
personne qu’on estime énormément, qui nous impressionne, qu’on trouve belle,
drôle, forte, intelligente. Traite les autres comme tu voudrais être traités qu’ils
disent. Finalement c’est un peu le contraire. Pour moi en tout cas. Je dois
apprendre à me traiter comme je traite mes amis. Pis ça semble peut-être ben
ben niaiseux, mais je trouve ça toff en ti-pépère.
Comment faire pour arrêter de voir les
bourrelets dans le miroir? Comment faire pour arrêter de se comparer
constamment ? Comment arrêter de penser que je suis moins intéressante que mon
amie, ma collègue, ma sœur ?
Le podcast que j’écoutais expliquait justement
que c’est ton cerveau qui est mal programmé. Il envoie des messages négatifs…
pis toi, ben tu le crois… c’est ton cerveau ! S’il dit que je suis grosse, pas
bonne, pas drôle, que je parle trop ou pas assez… Ça doit être vrai, non? Ça
aurait l’air que non. À chaque jour il faut continuer à se battre et à réfuter
ce qu’il dit de négatif.
Ça fait que j’essaie ça dernièrement. Je me
suis mit des post-it sur mon ordinateur au bureau pour me rappeler de me dire,
100 fois par jour : je me pratique à penser que je suis belle, je me pratique
à penser que j’ai beaucoup à donner… bla bla bla. Et même si j’ai toujours
voulu être une meilleure personne en améliorant mes faiblesses, aujourd’hui, j’essaie
une nouvelle stratégie : me concentrer sur mes forces pour m’épanouir.
Parce que même si je n’aime pas toujours, même si j’ai des faiblesses que j’ai
du mal à accepter, je sais que j’ai aussi des grandes forces qui peuvent me
mener loin.
Je sais que c’est à moi de régler le problème,
sinon je ne serai jamais totalement heureuse… et puisque je suis la seule
passagère de ma vie qui est assurée de faire le chemin de A à Z… aussi ben
aimer mon char un ti peu !
À 27 ans, je crois qu’il est grand temps que j’apprécie
la personne que je suis, mais il n’est jamais trop tard. Il faut croire que j’avais
besoin de me faire brasser un peu par la vie et de me retrouver seule pour m’en
rendre compte. Ce billet s’adresse à tous ceux qui comme moi ne s’aiment pas
totalement. Et quand je parle de s’aimer, je parle de vraiment… s’adorer. Pas de
se contenter d’être neutre. S’AIMER. Tout le temps, à la folie. Il n’est jamais
trop tard. À 10 ans, à 17 ans, à 27 ou à 67. Parce qu’après tout, on est pas mal pognés
pour la vie.
Là-dessus, je vous laisse, je vais aller sacrifier
une vierge 😉
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