J'ai toujours été en couple.
Honnêtement, dès le moment où j'ai compris c'était quoi l'amour, j'ai adhéré au
mouvement. Quoi de mieux que de partager les bons et les mauvais moments avec
une personne ?
On pourrait dire que je n'ai pas assez pris de temps seule. Qu'entre
chaque relation, j'aurais dû prendre le temps de guérir et de me définir
personnellement. L'affaire, c'est que je n'ai pas forcé ces relations. Même si
à certains de ma vie j'ai voulu connaître le célibat, je n'ai pas eu la chance,
parce qu'un humain extraordinaire se présentait sur mon chemin et que je ne
voulais pas le laisser passer. Je ne regrette donc aucune relation.
Comme le mentionne mon précédent billet, la vie, ou plutôt mon ex, a
décidé que j'allais connaître la vie de célibat finalement ! L'un des premiers
réflexes que j'ai eu a été de me mettre sur le l'application du diable :
Tinder. Encore une fois, il faut garder en tête que ce n'est que mon humble
opinion. Je n'ai (malheureusement) pas la vérité infuse. Petite spécification
numéro 2 : Je parle de Tinder là, mais ça s'applique pas mal à toutes les
applications de rencontre. Pour ce qui est des sites web spécialisés dans le
domaine, je ne peux pas juger parce que je n'ai jamais essayé.
Tinder... AHHHH Tinder. Dès que tu en parles avec d'autres personnes qui
font partie de ton club de Pieds froids sans mollets pour les
réchauffer, de longues discussions s'en suivent. On en a tellement à dire.
Malgré ma relation amour-haine avec Tinder, comme beaucoup, je reste abonnée.
Pourquoi? Ben pour la partie amour évidemment. Je dis que c'est l'application
du diable parce que c'est l'application qu'un peu tout le monde prend pour se
sentir moins seul et c’est bien là le piège : ça fait le contraire. Tinder
te confronte à faire face à tellement de rejet... C'est sincèrement incroyable
comment ça peut te faire sentir.
C'est assez facile à expliquer : dans la vraie vie, pour une
période d'un an, mettons là, combien de personne on daterait vous croyez? 1? 2?
PEUT-ÊTRE 3. Tinder, - on va lui donner ce qui lui revient- nous apporte
l'abondance. À coups de pouce effrénés, on magasine l'amour de notre vie. On
est rendu là pour vrai? Je n'entrerai pas dans l'aspect trop
sociologique/philosophique de la chose, mais notre monde est rendu assez
capitaliste pour MAGASINER l'amour. C'est quand même impressionnant quand on
s'arrête pour y penser. Enfin bref, Tinder nous propose des milliers de
prétendants potentiels. Et là, HOP ! on match. Sauf que. Sauf que tu peux
tomber sur n'importe quoi simonac!
Pis ça fait qu'on est ben ben BEN déçus... ben ben souvent. Ça signifie qu'on
passe notre temps à se faire rejeter, mais aussi à rejeter. Pis ça, c'est dur
pour l'orgueil, c'est dur pour la confiance personnelle et c'est dur pour le
petit cœur qui a envie de se durcir un peu plus chaque fois. Cachés derrière
nos écrans, les règles de bienséances et la politesse prennent le bord pas mal.
Imaginez ça : c'est comme si on commandait tout plein de plats au restaurant,
qu'on prenait une bouchée de chaque et dès que ce n'est pas flabergastant, on renvoie l'assiette et on demande qu'elle soit
remplacée. Et vite s'il vous plaît. Pas le temps de niaiser, moi je dois
trouver l'amour!
Remarque que ça peut faire l'effet inverse aussi : On veut tellement
manger, on a tellement faim qu'on se contente d'une poutine froide qui manque
de fromage en se disant que ça va faire la job pour le moment. J'imagine que SI
ce que tu veux justement, c'est du Fastfood Sex, que tu t'assumes
et que tu rencontres des gens qui veulent exactement la même chose que toi,
c'est plus facile. On s'entend quand même que ça fait pas mal de ''si'; Et la
seconde que tu veux un peu plus, que t'es tanné de goûter un nouveau plat
chaque semaine... que tu cherches de la haute gastronomie... ça se complique
pas mal.
Je le dis et le répète à tous ceux autour de moi, j'haïs dater. Je
déteste la game. Je vous entends déjà dire qu'il faut être
soi-même pis bla bla bla. Mais non. N'importe qui, qui comme moi, est un
peu impatient dans la vie, ne peut être lui-même. De mon côté, c'est ce qui
revient. Si tu m'intéresse, tu m'intéresse. On essaye là pis on verra bien
comment ça fonctionne! On essaie à 100% pendant un moment pis on va voir rapidement
si ça marche ou non… Pis si j'ai envie de t'écrire chaque jour, pourquoi ça
fait de moi quelqu'un de trop intense ? Au fond c'est juste parce que je te
trouve intéressant, ça devrait te flatter et non te faire fuir ! Non? Bref vous
voyez le genre. On dit qu'on peut être nous-même, mais je crois que c’est vrai à
la condition que tu sois une personne ben ben décontracte, qui s'en fou un peu,
qui date, mais que c'est loin d'être sa priorité. Ah ! Pis oublie pas d'être
occupé, sinon tu pourrais avoir l'air plate. C'est très facile de tomber dans
la catégorie des filles qui veulent trop, pis ça, tu veux pas ça.
Le problème, c'est aussi l'accessibilité à l'autre et ça, ça s'applique
aussi dans d'autres contextes, sur d'autres plateformes. C'est bien le fun
d'être connectés en permanence, de pouvoir partager même si on ne se voit pas,
mais l'impression que ça donne c'est que si l'autre ne t'écris pas, c'est que
c'est volontaire. C’est facilement insécurisant. Ça me manque un peu de faire
ça à l’ancienne.
J'ai comme un peu l'impression
qu'on est entrés dans l'ère du dating virtuel, mais qu'on a oublié de nous
donner le manuel. Il faut dire que la dernière fois que j’ai été célibataire ça
ne marchait vraiment pas comme ça… et je n’avais pas du tout la même
personnalité qu’aujourd’hui… Probablement que la jeune fille que j’étais alors
ne se serait pas autant posé de question. Elle aurait été elle-même justement.
Mais quand tu vieillis et que tu apprends c’est quoi être rejetée, tu finis par
être craintive.
On est tellement de filles à se trouver folles, à se remettre en
question parce que nous on a envie de passion, de vivre quelque chose de vrai.
Tinder c'est gris, c'est tiède pis c'est pas mal lent. On se pose tellement de
question sur la manière d'agir, sur comment texter. On se déprécie quand on ne
match pas ou quand, trop souvent, on se fait ghoster. - Pis partez-moi pas sur
le maudit GHOSTING! Il n'y a pas meilleure manière de manquer de respect, on va
se le dire. Je suis la première à avoir l'impression d'être folle/trop intense.
Je ne sais honnêtement pas comment m'y prendre. J'en viens à me demander
comment j'ai fait pour me mettre en couple auparavant…
Je lève mon verre à tous les
insécures Tinderiens. À tous ceux qui manquent de confiance à la base et se
font ramasser un peu chaque jour par le concept de Tinder. Je lève mon verre
aux célibataires qui trouvent comme moi que l’hiver arrive beaucoup trop vite…
et qu’il va faire frette en simonac tout seul dans un lit Queen.
Bref, je vous laisse là-dessus, je
vais retourner swiper.
P.s. Tu trouves que mon billet est
trop chialeux ? Ben oui je l’avais dit que c’était la raison d’être de ce blogue
! 😉
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